Avis Mido Baroncelli Heritage : Fine, sage et humble

La montre habillée, the dress watch, comment la définir ? Une marque ou un modèle qui véhicule du prestige, de la subtile classe et élégance ? Dans ce cas, cette Mido n'atteindra jamais l'aura de Jeager Le Coultre ou de Patek Philippe. Sans métaux précieux, impossible d'atteindre d'autant plus une forme de rayonnante valeur. Malgré le chaleureux non latin "Baroncelli", cette montre ne peut générer réellement l'émotion qui sied à l'exigeance de la montre statutaire. Mais si l'on compare les tarifs et les prestations fournies, cette tocante peut s'apparenter à une Cendrillon de début de conte. Certe, la robe n'est pas flamboyante, mais la profondeur et l'identité peuvent perdurer. Cette Mido Baroncelli en fait ne demande surtout qu'à être sublimée et soutenue par le charisme du porteur. Et oui, l'horloge peut rayonner et occulter totalement son porteur si la personnalité du détenteur n'est pas à la hauteur du bien. Son design épuré style "Bauhaus" ne l'aide pas à dégager autant de charme que d'autres styles plus chaleureux. Mais cela lui octroie une extrême lisibilité et une glaciale élégance au sens noble du terme avec le mariage du blanc, du métal et d'une fine aiguille d'un bleu royal. Cette simplicité impose une finition sur le cadran de la plus haute exigeance, et c'est sans hésitation que je lui accorde un niveau largement à la hauteur de son poids financier. La date aurait tout de même mérité un positionnement à 6h pour ne pas rompre la symétrie. Tout comme les termes "automatic" et "heritage" qui sont de trop, passable. Un bracelet élaboré, scintillant au soleil, je le trouve sublime, mais peut être jure-t-il un peu avec le cadran. Un contraste entre simplicité et "complexité" qui ne se marie peut être pas à la perfection. Parlons du coeur de notre "pauvre" Cendrillon. Un mouvement vif, 4Hz, une aiguille plus sacadée aurait été indigne. Un coeur qui bat la chamade, aucun retard, elle file plus vite que le temps, ce qui est pour me plaire car plus facile à ajuster lorsque je le souhaite. Mais la raison principale de mon acquisition est indubitablement son svelte et fin boitier (7,3mm). Dans un monde abandonné à l'ostentation et la gourmandise sous toutes ses formes, aux excès pondérales et aux horloges surdimensionnés pour des poignets inadaptés... cette robe d'acier créée par Mido est la réponse adaptée à l'impossibilité (pour le moment) de m'offrir une des superbes créations d'une maison telle que Jaeger Le Coultre, pour ne citer qu'elle. La Baroncelli aurait tout de même gagné en perfection avec un diamètre inférieur. Petite note supplémentaire, j'apprécie le métal travaillé de manière vif et tranchant, mais pour le coup, ce bracelet ce fait trop ressentir au porté et ne sait pas (parfois) se faire oublier. Telle une maitresse trop désirable mais envahissante, que l'on n'arrive pas à quitter (le cuir est-il une solution?). Cette montre ne génére pas d'émotion en moi et me rappelle que c'est à moi de générer de l'émotion lors de mes interactions. J'aime la porter car je n'ai rien trouvé d'aussi élégant et abordable financièrement pour se glisser sous la manche d'une chemise très ajustée au corps. Une montre faite pour accompagner un costume formel car elle ne s'imposera pas en s'incrustant maladroitement entre votre manche et votre poignet. (La robustesse est-elle une question à aborder pour ce type de montre à l'étanchéité inexistante, dont le port exige délicatesse pour ne pas érafler la robe et si le mouvement fonctionne et qu'il est suffisamment vif et précis ?)