Pourquoi les amateurs de montres choisissent la marque Raketa ?

Les montres anti-magnétiques, c'est à dire protégées contre les champs magnétiques et qui ne risquent pas de se dérégler en fonction des champs auxquels elles seront exposées sont très utiles dans le monde contemporain. Les designers adorent rajouter des aimants partout dans notre vie quotidienne, il y a une véritable débauche de champs magnétiques avec lesquels nous vivons et qui sont néfastes aux montres mécaniques. Les montres antimagnétiques qu'elles soient modernes ou anciennes ont toujours ma préférence. Le mouvement 2610 est anti-magnétique, dérivé du 2609HA. Il était placé sous un cadran en alliage spécial, et dans boîtier anti-magnétique en acier spécial ЭА ou en alliage acier/nickel. Le cadran est sacrément piqué, au point que l'on ne saurait plus trop dire sa couleur, une sorte de léopard entre le bleu marine et le bordeaux. Le choix de ne représenter que le 12 en chiffre arabe et mettre de gros indexes bicolores avec des aiguilles bâton bicolores assorties est avant tout un choix de lisibilité. Indiquer les 12 heures du cadran suffit à comprendre le principe, on est sur un cadran de douze heures classique. Mais au delà de la simple information le 12 trône au dessus des 11 indexes comme un chef d'orchestre qui rythme la division du temps. C'est celui qui reste lorsque tous les autres sont massacrés, cette montre résiste aux agressions magnétiques et le douze et le chiffre qui résiste seul. Comment a t il pu survivre? Peut être parce que son un ressemble à I et deux est confondu avec un Z, peut être parce qu'il n'est pas si visible, peut être parce qu'il indispensable, peut être par erreur ou encore par destinée. Comment savoir, il n'y a peut être même pas de raison ? Bref, vous aurez compris qu'esthétiquement ce cadran est fortement dégradé, le boitier est rayé mais elle fonctionne bien, cela ne rend pas la montre moins intéressante, au contraire, elle semble raconter une histoire. Et au fond c'est cela que l'on recherche en portant une montre vintage, qu'elle indique l'heure de façon à peu près fiable et surtout raconte quelque chose. La bande son que je choisirais pour accompagner ce boitier serait "bon baisers de Russie" sorti il y a peu par le groupe de Punk Moscovite Normy Morali https://www.youtube.com/watch?v=OYhrNKgvKtY Adjectifs: indomptable, blindée, antimagnétique, résistante, insoumise, expérimentée, survivante

Ce grand boitier 51 a été décliné en de nombreuses versions. Mais le dessin de ce cadran est particulièrement réussi. Des chiffres arabes oversize noirs, avec de fines aiguilles noires également et un chemin de fer noir sur or. Elle me fait penser au clip d'Alain Baschung "Osez Joséphine" https://www.youtube.com/watch?v=MaIDRUp2Luo ce cheval blanc qui parcourt le cercle sous le chapiteau et les guitaristes au centre. C'est fou, c'est puissant et délicat. Le boitier est un type 51 plaqué or avec le sigle "Au" à 9 heures. Le mouvement est un 2609-NA. Du fait du cadran or uni, la lisibilité est excellente ce qui loin d'être le cas sur beaucoup de montres équipées du même boitier et des mêmes aiguilles mais ayant un cadran aux motifs colorés réalisés sur commande. Raketa Au 2609NA /513454 Adjectifs: lisible, puissante, éclatante, délicate, nocturne, osée

Les cadrans sont en général divisés en quatre. 60 minutes donnant quatre quarts d'heure de 15 minutes, ou douze douzièmes de 5 minutes. C'est comme cela que l'on se représente le temps. On compte en multiples de 5 puis de 15 minutes. Cette montre y fait exception, elle divise les 60 minutes en trois fois vingt minutes. Cela parait rien, mais ça change tout. On se représente l'heure différemment. Les motifs de trois secteurs évoquaient pour les soviétiques le signe "attention radiations", d'où le nom de la montre "atome". Elle est quelquefois appelée Yalta, par référence à la conférence de Yalta où Charles De Gaule n'était pas invité et il n'y avait que trois dirigeants se partageant l'Europe après la chute d'Hitler. Fondamentalement, on a pas trop l'habitude d'avoir des tiers d'heure, pour vingt minutes on préfère dire "un gros quart d'heure" qu'un tiers d'heure. Alors que pour les cocktails, au contraire, on dit un tiers même si c'est un petit tiers et qu'il y en a plus que trois. La recette du mandarin-citron-curaçao du bar de la marine par Marcel Pagnol est un bon exemple. C'est une question de tradition avant tout, plus que d'arithmétique, n'en déplaise à Marius. Le nom de cette montre, qui n'est pas donné par le marketing de la marque, mais par les utilisateurs. Il est assez révélateur de ce qu'il y avait dans leur tête à l'époque (ou peut être encore aujourd'hui). Yalta et la bombe atomique ou Ozirosk et Tchernobyl, personne pour penser à la sainte trinité ou aux cocktails qui sont des préoccupations profondément anti-soviétiques (chrétiennes ou bourgeoises). C'est une montre très élégante, dans sa version plaquée or avec ses majestueuses aiguilles dauphines. Mon exemplaire n'en témoigne pas très bien car il n'est que chromé, son cadran a bien accusé le passage des années, et la trotteuse a été changée pour un modèle générique moins stylé, il n'en demeure pas moins que le design est d'un minimalisme élégant. Le boitier est en laiton chromé de 36 mm de diamètre avec un fond de boite clipsé. Le mouvement est un baltika 2909A à 21 rubis. Pour la bande son, je pense à la musque du dessin animé "le mystère de la troisième planète" par Alexandre Zatsepine, une œuvre marquante dans les débuts de la musique électronique soviétique. https://www.youtube.com/watch?v=tQL5fYHIyxo&list=RDtQL5fYHIyxo&start_radio=1&rv=tQL5fYHIyxo Adjectifs: élégante, mystérieuse, ternaire, marquante, terrifiante, puissante

Cette montre est plutôt massive pour les standards soviétiques, 40mm de diamètre. Ses fins chiffres romains noir sur cadran or, les lettres latines, ces aiguilles noires, tout participe à une une esthétique impériale pour cette signature de la marque de Peterghof, que l'on appelait Petrodvorets encore à l'époque de cette montre. Le cadran est taché, le placage du boitier porte des traces d'usure mais cela lui confère une certaine dignité, elle a connu la vie sur un poignet. Il y a le signe Au sur le côté gauche en face de la couronne confirmant que le placage est bien de l'or sans en préciser l'épaisseur. C'est un boitier 51, verre organique plat, fond acier inoxydable. La bande son de cette montre serait à mon sens, un opéra de Verdi. Tout concours à donner un côté impérial, l'or, les chiffres romains allongés noir, les motifs en courbes et fleur de lys, la fabrique de Petrodvorets.... La forza del destino qui a été monté au Bolshoï Kamenny de Saint Petersbourg en 1862 convient bien à mon avis. Le côté irrémédiable de la course des aiguilles à la quelle on ne peut se soustraire comme à l'accomplissement du destin. Ce qui est écrit doit s'accomplir. https://www.youtube.com/watch?v=ip2RL-KQnzM Adjectifs: impérial, digne, doré, intemporel, fatal,

Cette montre des années 1970 présente bien, les aiguilles dauphines, les indexes et seulement deux nombres stylisés 12-6. Le 12 ressemble à un Oméga et le 6 à un Delta. La marque est est lettres latines et le mouvement 2609A (Baltika de 1964) et ses 21 rubis est marqué en anglais pour l'export. Il y a douze heures sur cadran de montre comme douze mois dans l'année. Cette montre fait évidemment penser au 12/06 ou au 06/12, selon comment on voit les choses, selon comment on se représente le monde en ce premier quart de XXI siècle. Le 12 Juin et le 6 Décembre sont deux fêtes bien différentes, toutes deux issues de l'effondrement de l'union soviétique, l'une est le jour de la Russie, une fête proche du solstice d'été et l'autre le jour des forces armées Ukrainiennes, proche du solstice d'hiver. Evidemment, lorsque la montre est sortie dans les années 60 ou 70 personne ne pensait que le 12-06-1990 la RFSR déclarerait sa souveraineté et que l'année suivante cela deviendrait un jour férié. Personne pensait non plus au 06-12-1919 qui marqua le début de la campagne d'hiver, l'époque la plus héroïque de l'histoire militaire de l'Ukraine pré-soviétique. Car il ne faut pas oublier qu'avant que l'URSS intègre l'Ukraine, il a existé plusieurs états Ukrainiens indépendants. Alors qu'écouter avec cette montre? Cela dépend bien sûr si l'on y voit le 12 Juin ou le 6 Décembre. Le jour de la Russie on écoute toute sorte de pop militariste, alors autant revenir aux sources avec "L'Adieu de Slavianka". La marche militaire qui par sens de la fatalité appelle à partir combattre loin des frontières dans les Balkans pour la Foi, l'Amour et le Bien ( https://www.youtube.com/watch?v=rahUPQZuMWc ). Si au contraire c'est au 6 Décembre que l'on pense, alors il faut écouter le chant de la nouvelle armée Ukrainienne, l'hymne des forces armées qui sont fêtées le 6 décembre. Il appelle à unir la nation Ukrainienne sous le drapeau bleu et jaune de la liberté, et se battre car la liberté ne se gagne pas en se lamentant (https://www.youtube.com/watch?v=RgdANpB9PnY ). Deux marches militaires, datant toutes deux des années 1910, pour deux visions du monde et de l'humanité opposées, le panslavisme de l'empire ou au contraire le nationalisme combattant pour un état nation. Deux visions à l'opposé, comme le six et le douze sur ce cadran de montre. Le boitier est en laiton chromé avec un fond acier clipsé sur lequel il y a le symbole mouvement antichoc. Adjectifs: clivante, symbolique, classe, rétro, actuelle

Ce modèle n'est pas très en vogue et pourtant il présente beaucoup d'avantages, il est équipé du robuste mouvement 2609NA, a un cadran texturé aux reflets métalliques et surtout un chemin de fer clair avec des chiffres "oversize" qui sont bien appréciables pour les vieux qui voient leur vue décroitre, sans aller jusqu'à la montre pour déficient visuel qu'est la big zéro, ou même jusqu'à la montre tactile pour les aveugles. Raketa sait faire des montres adaptées aux personnes aux capacités visuelles réduites. La police de caractère des chiffres est envoutante, cela donne l'impression que les chiffres sont martelés, que les heures tombent inéluctablement comme une masse puissante et rythmée, que ce soit notre propre rythme que l'on imprime à notre vie ou celui qui nous tombe dessus inévitablement: le rythme des tracas et problèmes en tout genre. Ce chapelet duodécimal de chiffres qui s'égrainent nous fait penser au douze heures de la demi-journée mais aussi au douze mois de l'année où se passe la vie et sa ribambelle de soucis. C'est pourquoi je pense en la portant au titre très rythmé d'Elysium, "tout au long de l'année" ( https://www.youtube.com/watch?v=5uXM2bUjtew ). Une chanson envoutante de désespoir et d'espoir mêlés. Le boîtier de laiton chromé, de type 621, à fond de boite acier clipsé. Le bracelet écaillé lui va bien mais le verre organique est un peu fragile quand on trop actif ou maladroit. Adjectifs: lisible, scandée, classe, fiable, bienveillante

Les montres carrés combinent une énergie et un prestance inégalable mais celle-ci a ses coins arrondis et ses chiffres arabes particulièrement courbes. Elle est animé par un calibre Raketa 2614H à 19 rubis indiquant la date. Le Boîtier est en laiton chromé, de type 141 à fond acier clipsé. C'est un carré de 32 mm aux coins arrondis. Le chemin de fer gris clair, n'est pas très visible, c'est plus une ombre sur les bords qui apporte du volume, les aiguilles et les chiffres noirs sur fond blanc ressortent très bien, lui conférant une excellente lisibilité en toute circonstance. Cette montre n'a rien de spécial et pourtant elle est très attachante, pleine d'énergie et de douceur à la fois. Sa simplicité semble évidente et son énergie est tout simplement incroyable. Elle me fait penser à l'album "évident et incroyable" de l'ensemble musical pétersbourgeois Radar ( https://music.youtube.com/watch?v=MzRRvmwIJKo&si=0oLLpdRSUWCGxNOr ). Adjectifs: évidente, incroyable, carrée, arrondie, douce, énergique

Modèle lancé dans les années 80 en hommage à la conquête spatiale, la manufacture Russe interprète ici la théorie héliocentrique avec originalité. Avec ses aiguilles rondes symbolisant la lune et le soleil, un boitier taillé à la serpe (faucille) et son verre acrylique ultra bombé, impossible de rester indifférent au caractère atypique de la Raketa Kopernic. Une montre qui interpelle souvent et ouvre la discussion sur l'horlogerie. Bref un plaisir de porter cette petite (36mm) vintage soviétique au design fort. Côté mécanique, un remontage manuel (calibre 2609.HП, 18.000 A/h) avec une bonne réserve de marche, une dérive très acceptable (-10s/j). Prévu pour être distribué à grande échelle par l'industrie horlogère russe. Donc pas de fioritures, fiabilité et robustesse. Mon exemplaire est a priori sorti d'usine en 1991, année de la dislocation de l'URSS. Je l'ai achetée pour une bouchée de pain avec boite et papiers et lui ai offert une révision (plus chère que le prix de la montre^^). Montée récemment sur un nato couleur sable avec boucle pvd noir, elle est partie pour une seconde jeunesse.

С'est certainement l'une des montres Raketa les plus prisées par les collectionneurs, la "Goroda" (Villes en Russe, à prononcer presque comme "Garada" parce que les voyelles non accentuées sont atténuées et là l'accent est sur la dernière syllabe ). Elle est surnommée ainsi du fait de la grosse lunette des heures universelles façon Louis Cottier.Elle est massive, puisqu'elle fait 43 mm de diamètre (et même 45 mm si on compte la couronne) pour 11 mm d'épaisseur. La montre elle même est sur 12 heures, avec le jour et la date -C'est un calibre 2628N à 19 Rubis, double quantième, jour et date.  Mais il y a des graduations blanches sur 24h afin d'utiliser la lunette d'heures universelles. Elle a d'abord été produite à la fin des années 1970 pour les soviétiques, puis à la fin des années 1980 pour le marché italien. Le boîtier est un type 313en laiton plaqué or sur 10 ou 1 micron suivant les versions. Il y a aussi des versions chromées. Il y a plusieurs couleurs de cadran, le bleu étant le plus courant. Le fond est clipsé en acier. Le verre bombé plexi donne une impression de rotondité cosmopolite. Ce grand classique des collections Raketa me fait toujours penser à un classique du rock russe, "personne n'écrit au colonel" par Bi-2. https://www.youtube.com/watch?v=1u7WN2zBEDc Tout d'abord parce que la chanson commence comme le nom de la montre que l'on égrène lentement "Bolchìe Gorodà". Parce que c'est une chanson sur le temps qui s'écoule différemment selon où l'on est et qui l'on est. Inspirée par les romans de  Gabriel Garcia Marquez qui habitait alors au Mexique et écrivait sur la Colombie. C'est une chanson sur l'émigration et la solitude. Elle a été composée dans une grande ville à l'autre bout du monde, à Melbourne, elle est devenue emblématique des années 2000 parce que le réalisateur Alexei Balabanov lui a donné la place centrale dans le film Brat 2. Il faut dire que ce n'était pas son choix initial, il avait préféré une chanson sur les crimes de guerre d'Afghanistan qui forgeaient l'univers culturel des tueurs des années 90. Mais le chanteur avait catégoriquement refusé au vu du projet d'ode cinématographique au crime organisé ultraviolent et au nationalisme primaire qu'il véhiculait diamétralement opposé à l'engagement humaniste qui a animé la composition de la chanson. C'est ainsi que le hit de Bi-2 est entré en scène. La scène du club tournée à Saint Petersbourg, est censée se passer à Chicago. C'est toute la lunette que l'on tourne, La Colombie, L'Australie, l'Ingrie, Illinois, La Pennsylvanie... Bref tous les fuseaux horaires y passent ou presque. "Les grandes villes, Les trains vides, Il n'y a ni rive, ni fond On doit tout recommencer de zéro." La chanson doit aussi convenir, j'imagine pour la Big Zero édition spéciale "Brat 2". Mais bon, on peut avoir d'autres raisons d'aimer cette chanson ou cette bonne petite planète et tous ces fuseaux horaires en dehors d'une admiration béate de l'internationale du crime organisé. On peut regarder sa lunette pour savoir quelle heure il est au Massachusetts Institute of Technology ou au Tokyo Institute of Technology plutôt qu'à Brighton Beach ou Marbella.  On peut aimer la chanson en dehors de ce qu'elle est devenue par son passage au grand écran. Adjectifs: imposante, globale, universelle, terrestre, voyageuse, brillante, cosmopolite, épatante

Cette petite montre Raketa écolière (489205) respire la joie de la cloche qui sonne l'heure de la récréation. C'est un petit disque qui rappelle l'horloge de la classe, les cornes sont invisibles cachées derrière de façon à avoir cette impression. Le cadran avec les lignes d'écritures et le nom de la montre sont dans le style d'un cahier de classe, la double numérotation noire pour les heures, bleue pour les minutes ainsi que les grosses aiguilles noires sur blanc confèrent une excellente lisibilité. C'est plutôt rare qu'une montre Raketa ait son nom inscrit sur le cadran en script, un nom au demeurant évident, "écolière". Le logo soviétique du signe de qualité est sur le dos de la montre, ce qui aussi n'est pas si courant non plus, mais heureux car il ne dénature pas la magie évocatrice du cadran. Elle existait aussi en différent coloris: bordeaux, rose, aluminium mat, chromé... Ce sont des montres qui étaient accessibles, 16 roubles seulement, de façon à ce que les écoliers puissent les acheter. Le mécanisme est un 2609 NA tout à fait classique. La bande son pour cette pièce serait "En sortant de l'école" par Yves Montand. Une chanson teintée de l'enthousiasme et de l'imagination débordante que l'on a à l'école primaire. (https://www.youtube.com/watch?v=UlD0nBLvrcE ). C'est une montre qui nous fait rêver par sa puissance d'évocation, qui fait remonter des souvenirs d'école enfouis au fond de chacun d'entre nous, même si ce n'est peut être pas précisément le modèle que l'on portait alors. Adjectif: Juvénile, écolière, pédagogique, fraiche, onirique, optimiste, simple , nostalgique