Vitebsk - Histoire, Modèles et Avis Clients

La marque Vympel (pennant en Français) au double drapeau triangulaire est une création de l'usine de pièces horlogères de Vitebsk, au Bélarus. Dans la réorganisation de l'économie des années 1990, des montres bracelets y ont été assemblées à partir de mouvements Luch, Raketa ou même chinois. La marque existait déjà, puisqu'au début des années 1960 la première fabrique de montre de Moscou, du nom de Kirov, a brièvement utilisé cette marque avant de basculer sur Poljot. Ce modèle emboite un mouvement Raketa 2609NA. On pourrait d'ailleurs la prendre pour une Raketa, c'est le même mouvement, le même boitier, les mêmes aiguilles, la même couronne... Le cadran est doré comme le boitier avec le logo au pennant dans la partie basse et dans la partie haute, à 12 heures un clocher. Il s'agit de l’ancien hôtel de ville de Vitebsk et actuel musée régional. Ce n'est pas très courant de représenter un clocher sur un cadran de montre, et pourtant cela semble assez logique. On avait autrefois l'heure grâce au clocher, que cela soit celui de l'église ou celui de l'hôtel de ville. Et aujourd'hui ils servent parfois d'antenne relais pour les réseaux de téléphonie mobile qui indiquent l'heure à nos contemporains. Le clocher est la meilleure représentation d'un lieu qu'il y ait. On se rattache chacun à son clocher. La montre a été produite en 1992, le fond de boite comporte une inscription datée, étant donné qu'elle a été offerte en cadeau pour une occasion particulière. Le cadran me fait penser à un film sorti vingt ans plus tard, en 2012 lorsque le thème de la fin du monde était en vogue avec le calendrier maya et toute cette mythologie. Il s'agit du dernier film d'Alexei Balabanov "Moi aussi, je veux" dont l'affiche représentait un clocher assez ressemblant. Ce clocher était situé dans une zone spéciale, ressemblant à celle de Stalker d'Andrei Tarkovski et les personnages principaux voulaient s'y rendre absolument, fascinés qu'ils étaient comme des insectes par une lampe, car disait-on, certains pouvaient y trouver le bonheur tandis que d'autres non. Le titre du film vient de ceux qui ne sont pas choisis par le clocher, qui dans leur courte errance avant de mourir s'écrient qu'ils veulent aussi avoir le droit au bonheur. Bref, tout le monde meurt seul, soit en étant choisi dans un éclair partant au ciel, soit en errant dans la zone, se lamentant de ne pas être choisi et finissant par tomber au sol. C'est un film perturbant parce que l'inégalité et l'arbitraire y règnent non seulement sur la vie mais aussi sur la mort. Alors que bien souvent, dans les représentations de la mort que l'on a, il y a soit l'idée d'un jugement dernier, d'une justice divine, soit l'idée d'égalité parce que tout le monde y passe. Dans ce film on combine l'inégalité et l'arbitraire. Le clocher sur ce cadran est le symbole du temps qui passe et qui sonne pour tous et chacun. Mais aussi le bâtiment qui s'élève vers le ciel dominant les maisons dans lesquelles nous vivons. Le cadran doré a inégalement vieilli, la partie droite se trouve noircie, alors que la partie gauche conserve toute sa brillance. Cela me semble assez bien résumer la dichotomie que ce clocher opère, certains sont destinés à la lumière tandis que d'autres ne pourront empêcher leur chute dans les ténèbres. Le cocher se dresse au centre entre lumière et ténèbres. La bande son à écouter avec cette montre serait pour continuer l'analogie avec le film sa BO notamment Auktzyon -Zimy ne boudet. https://music.youtube.com/watch?v=FkAMzbGeFeM&list=OLAK5uy_kw6DoSzCzfay952PMlIgv1vyqHP66un4A Adjectifs: céleste, dorée, brillante, sombre, surnaturelle, éphémère