Discover the 8 watches in the Lebowski collection

Dès sa sortie, cette édition spéciale m’avait sévèrement tapé dans l’œil avec sa dégaine singulière, loin de l’aspect un peu clinquant des 300M standard. En revanche, le surcoût disproportionné m’avait bien refroidi et éloigné du modèle… jusqu’à ce que je l’essaie. Et là, magie du titane notamment, c’était bien l’élue ! Le confort royal et la multitude de petits détails font la différence et apportent un vrai renouveau à la gamme. À l’usage, il s’agit de ma montre principale, j’aime sa personnalité unique, tout en discrétion, furtive presque, parfaitement en adéquation avec le job d’espion ! À ce propos, la connexion avec 007 est sympa mais est heureusement secondaire et s’oublie, on n’a pas affaire à un goodie marketing mais à un produit réfléchi et abouti. Le seul bémol que je trouve à la pièce est sa lisibilité qui peut être prise en défaut selon les conditions. Les aiguilles squelettées se perdent parfois dans le cadran, le verre bombé manque d’anti-reflet et la luminosité nocturne est très jolie initialement mais manque d’éclat et surtout de durée.

Les inspirations de ce chrono Baltic sont évidentes mais c’est tellement bien réalisé ! Boîtier, cadran, verre, lunette, poussoirs… tout est proportionné à la perfection et fait immanquablement mouche lorsqu’on est féru de vieilles bagnoles musclées, aux relents de gomme et d’huile brûlée. Outre le design, la montre est techniquement impeccable, précise et d’un maniement confortable. Elle peut s’accommoder de nombreux bracelets en cuir mais son flatlink lui va si bien et joue si plaisamment avec la lumière qu’il est difficile de ne pas le laisser en place. Un seul petit défaut, ce bracelet aime un peu trop les poils ; là l’hommage aux vieilles tocantes est peut-être poussé un peu loin…

Une montre plutôt moderne en réalité mais le vieux logo Tissot et quelques attributs comme les aiguilles lui donnent une indéniable touche vintage. L’ensemble est très sage, avec une base minimaliste mais les jeux de lumière sur les nombreux éléments polis ainsi que le cadran légèrement nacré/perlé apportent un peu de vie et de relief à la pièce. La montre s’accorde avec de nombreux bracelets et a la capacité à jouer les caméléons, aussi à l’aise dans un resto étoilé que dans le bouiboui du coin. Le verre saphir bombé accentue cette belle polyvalence grâce à sa robustesse et à sa facilité à se glisser sous toutes les manches. Un garde-temps qui fait modestement mais proprement le job dans presque toutes les situations… presque seulement en raison de l’étanchéité faiblarde malheureusement limitée à 3 ATM. Pas rédhibitoire pour ce style de montre mais toujours un peu décevant.

Turini. Qu’on soit caisseux ou biker, voilà un nom évocateur, passage emblématique du Monte-Carlo et rendez-vous de motards venus de toute l’Europe. Même si on n’est pas obligé d’adhérer au storytelling un peu lourdaud de MM. Carzo & Lieutier, on ne peut nier leur sincérité. Ces Niçois ont le goût de la mécanique stylée et l’envie de retranscrire leur univers moto dans leur petite production de montres. Sans être révolutionnaire, le résultat avec cette Turini est original et a de la gueule, notamment avec son boîtier brossé/satiné en forme de circlip. La montre est assez petite (moins de 37 mm) mais a une vraie présence au poignet avec ses cornes plates et étirées, cette ergonomie discutable n’est pas le point fort mais participe pleinement à la personnalité de la pièce. Celle-ci est motorisée par un modeste mais efficace quartz Ronda, parce qu’il est toujours pratique d’avoir une ou deux quartz dans la collection…

J’ai toujours été admiratif de la justesse du design des Type B. Cependant, je ne recherchais pas nécessairement une marque historique légitime, n’éprouvant pas spécialement le besoin de me sentir dans la peau d’un pilote de la Luftwaffe. Quand j’ai découvert la finition si particulière du boîtier de celle-ci, j’ai craqué. La couleur gunmetal microbillée sortant du lot, la couronne généreuse, le numéro gravé sur le flanc, voilà les petits détails qui faisaient la différence avec une flieger lambda. Par ailleurs, la qualité de fabrication, le rassurant ETA 2824 et le magnifique bracelet étonnent vu le tarif tout doux. Le guichet date est un peu déplacé mais reste discret, et de toute façon ce n’est pas une montre de puriste. Le reste du cadran se distingue par sa lisibilité exceptionnelle, merci le design originel. Lisibilité qui ne faiblit pas dans l’obscurité tant les aiguilles sont gavées de Super-LumiNova, un vrai phare. Cette propreté et cette brillance détonnent avec le boîtier vieilli, pas super cohérent mais cela donne un style. La faible épaisseur de 11,8 mm permet de facilement glisser la montre sous une manche de chemise (ou de bomber). En revanche, le diamètre de 44 mm, la longueur corne à corne de 52 mm et le profil très plat ont de quoi mettre la team poignet de poulet en PLS. Dire qu’elle existait aussi en 47 mm…

Du Seiko pur jus, avec des qualités et des défauts caractéristiques de la marque. Les points qui font grimacer ? Le verre hardlex alors qu’on aimerait un saphir, le mouvement d’une précision toute relative, le bracelet qui fleure gentiment la pacotille, sans oublier la lunette mal alignée… Mais bon, tout cela est à mettre en perspective avec les atouts proposés pour le tarif, notamment un confort incroyable pour une montre de ce gabarit, c’est là aussi que le bracelet prend sa revanche en épousant parfaitement le poignet, en douceur. La distance corne-à-corne réduite et le boîtier coussin en font ma grosse montre la plus agréable à porter, seul le poids conséquent est un handicap sur ce plan. Le mouvement aussi a son mot à dire, pas très raffiné mais inspirant une totale confiance, un brave tracteur comme on dit. La luminescence étincelante est également au rendez-vous, comme sur toute bonne Diver’s de la marque. Au final, une de mes montres préférées… alors que je n’aimais pas trop le modèle auparavant ! La douceur des couleurs de cette édition limitée « Blue Lagoon » m’a conquis, les qualités intrinsèques de la montre ont achevé de me convaincre.

Pleine de paradoxes. Des airs de grosse brute mais un cœur tendre. Le gabarit en impose mais la montre est plus délicate qu’il n’y paraît avec ses imperfections de finition et ses immenses surfaces entièrement polies. Le joli mouvement semble un peu perdu dans cette grosse boîte, comme un V6 Alfa dans un Hummer ou Chun Li dans le corps de Zangief, une sorte de dress watch pour bûcheron. À titre personnel, je n’ai aucune utilité de la 4e aiguille mais elle apporte, ainsi que le rehaut et la seconde couronne, de la vie et du relief à ce gros bloc monochrome. Je regrette en revanche l’absence de réglage rapide de la date qui n’est donc presque jamais à jour… Au final, une montre intéressante pour s’initier au monde de l’automatique, moins rassurante qu’une Seiko ou une Tissot mais plus originale avec ses origines lituaniennes et sa dégaine soviétique.

Qu’est-ce qui suscite l’attraction pour une montre ? Ce qui accroche le regard en premier lieu : le cadran, ici le rouge est puissant, chaud et moiré, variant sans cesse selon la lumière, captivant. Cette teinte précieuse et plutôt rare pourrait se suffire à elle-même mais les atouts ne s’arrêtent pas là. On s’attarde alors sur l’architecture générale, le boîtier de 37 mm, ses proportions, ses alternances d’acier poli ou brossé, plus conventionnel mais tout en harmonie. Puis l’œil se pose sur les détails. On remarque le relief du cadran fumé, légèrement convexe, effet accentué par le superbe saphir double bombé. Tout cela profite à la finesse de la montre, moins de 11 mm d’épaisseur. Index appliqués, aiguilles dauphine, guichet date facetté… des airs de Grand Seiko ? Non, Rado prend soin d’ajouter ses petites coquetteries personnelles, les craquants hippocampes qui se font un bisou ou l’amusante ancre vagabonde qui se balance au gré des mouvements du poignet. Pourtant pas spécialement fan de la marque spécialiste des matériaux clinquants, cette réédition du plus ancien modèle Rado m’a totalement conquis. Non seulement le design est très abouti mais la montre a en plus des attributs modernes qui ne la cantonnent pas au simple rôle de gracieuse dress watch. Carrure délicate mais solide, verre saphir rassurant, étanchéité honorable de 5 ATM, mouvement ETA 80 h, tout cela confère une belle polyvalence malgré le coloris intimidant. Le bracelet façon croco est de qualité mais je lorgne sérieusement vers le métal façon grains de riz pour encore accroître cette polyvalence et parfaire la panoplie vintage. À suivre…